Puéricultrice, auxiliaire puéricultrice, assistante maternelle, nounou : quelles différences ?

2 novembre 1945 en France ; le Ministère de la Santé fonde les services de Protection Maternelle & Infantile. Sur base des travaux du pédiatre Paul Rohmer, créateur de l’Association Alsacienne et Lorraine de Puériculture en 1920, le ministre de l’époque François Billoux décide en effet la mise en place d’une collectivité d’aide et d’entraide départementale aux mère et aux enfants qui le nécessitent ou le désirent.

Depuis lors, les lois se sont multipliées, encadrant et régissant de plus en plus sérieusement le secteur de la petite enfance et des relations avec ses parents.  Ainsi, aujourd’hui, les lois de protections maternelle et infantiles sont légions, et les services disponibles sont également très nombreux.  Les professionnels travaillant dans le secteur disposent de nombre d’appellations, et il est parfois difficile de comprendre à qui l’on a affaire…

Pour lever le voile sur le flou qui peut planer autour des professions de puéricultrice, auxiliaire puéricultrice, assistante maternelle, auxiliaire parentale et nounou, il faut disséquer les spécialités de chacune.

Auxiliaire parentale et assistante maternelle : accompagnement et éveil de l’enfant

Les deux professions d’auxiliaire parentale et d’assistante maternelle pourraient presque se regrouper sous le terme de nounou ; en effet, toutes deux ont pour rôle de s’occuper de la garde de l’enfant en bas âge. Elles accompagnent l’enfant dans son éveil et son éducation, prennent en charge son alimentation, veillent à son bien-être et à son hygiène, et interviennent dans la cadre du projet éducatif élaboré par les parents eux-mêmes. Cependant, certaines différences fondamentales divisent auxiliaire parentale et assistante maternelle en deux spécialités distinctes.

Les spécificités de l’auxiliaire parentale sont assez réduites, et la législation autour de la profession est assez libre. En détails :

  • L’auxiliaire parentale officie uniquement au domicile des parents, et est employée par eux directement.  Elle peut également faire partie d’une entreprise ou d’une association agréée par l’état, et dont les parents sont clients.
  • Si l’auxiliaire parentale travaille en tant qu’indépendante, aucun diplôme n’est réclamé ou obligatoire, et aucune certification nationale ou départementale n’est nécessaire pour exercer.
  • Aucun audit n’est effectué par un service dépendant de l’état.

Du coté de l’assistante maternelle, il existe bien plus de règles :

  • L’assistante maternelle officie à son propre domicile, dans le cadre d’une crèche ou halte garderie, ou au sein d’une PMI ou Relais Assistante Maternelle.
  • Pour accéder à la profession, la future assistante maternelle nécessite l’obtention d’un agrément départemental, et le suivi d’une formation de 120 heures lui octroyant des connaissances pédagogiques, éducatives et administratives.
  • L’assistante maternelle fait l’objet de contrôles réguliers des services sanitaires et sociaux, et son agrément peut lui être retiré en cas de non respect  de certains critères nationaux.
  • Une convention collective encadre la profession, et l’assistante maternelle dispose d’un vrai statut professionnel au regard de l’état.

Puéricultrice et auxiliaire puéricultrice : une approche plus médicale de l’enfant

Les deux professions de puéricultrice et d’auxiliaire puéricultrices traite de professionnelles officiant généralement dans le milieu hospitalier, ou ayant tout du moins des connaissances médicales ou paramédicales liées à la petite enfance. Chacune d’entre elle possède un savoir spécifique, qui vient en complément à celui d’un pédiatre ou d’un chirurgien, mais on les retrouve également très souvent au sein de l’équipe d’une crèche ou une halte garderie.

La puéricultrice nécessite l’obtention d’un diplôme d’état pour pouvoir exercer.  Après sélection sur concours, elle suit une année de formation au sein d’une école spécialisée.  Cette année de formation comprend 17 semaines de cours théoriques et 24 semaines de stages.

L’auxiliaire puéricultrice a plusieurs rôles :

  • En maternité, elle prête main forte aux sages-femmes lors de l’accompagnement de la maman dans le processus d’accouchement.  Elle prend également en charge les premiers soins d’hygiène aux nouveaux nés et leur alimentation.
  • En service de pédiatrie, elle veille à l’hygiène du jeune enfant, à son confort et à son bien-être.  Elle travaille toujours sous la houlette de l’infirmière.
  • En halte garderie ou en crèche, elle prend part à l’éveil de l’enfant âgé de 3 mois à 3 ans, et  est chargée de son alimentation et de diverses activités d’accompagnement et de socialisation.
  • Si l’auxiliaire puéricultrice travaille en PMI, elle a souvent pour fonction d’aider le pédiatre lors des consultations.

La profession de puéricultrice, elle, nécessite une formation plus longue.  Les candidates à l’école de puériculture doivent avant tout suivre la formation d’infirmière (BAC+3) ou de sage-femme (BAC+5), avant de pouvoir postuler à cette spécialisation d’un an, débouchant sur le diplôme national de puéricultrice.

La puéricultrice (ou infirmière puéricultrice) intervient notamment dans :

  • Les soins médicaux et chirurgicaux liés aux enfants en bas âge, dans le milieu hospitalier.  Elles posent des pansements ou des perfusions, veillent à la prise de médicaments et au suivi d’un traitement, et éduquent les parents ou l’enfant lui-même sur la gestion d’une maladie.  Elle prend également en charge tout type de suivi médical et crée un lien permanent entre l’équipe de pédiatres et les parents.
  • Les activités d’éveil (psychomotricité, développement social et affectif), le conseil et la surveillance auprès des enfants « en danger », et le soutien parental ou infantile.  Ces activités peuvent intervenir aussi bien en milieu hospitalier qu’en crèche.
  • L’encadrement d’une équipe de crèche ou de garderie, ou du personnel de tout établissement d’accueil des enfants en bas âge.

Quatre professions complémentaires, pour accompagner l’enfant à différents niveaux…

Ces quatre professions, parfois amalgamées, font partie des spécialistes que votre enfant rencontrera à coup sûr au cours de sa croissance.  Chacune d’entre elle qu’elle soit auxiliaire puéricultrice, assistante maternelle ou autre, joue un rôle important dans toutes les étapes de la croissance et est animée par une vraie passion pour l’enfant… alors reposez-vous sur vos deux oreilles, vos enfants sont entre de bonnes mains !